Le 4 mai dernier, trois salariées du SIAO ont participé à la journée régionale « Violences et femmes en situation de précarité ». Celle-ci a été organisée par la Fédération des Acteurs de la Solidarité Auvergne Rhône-Alpes. Cette journée a réuni plusieurs associations adhérentes à la Fédération. Elle a été l’occasion de s’interroger sur les liens entre violences et précarité pour les femmes et d’échanger sur les interventions possibles face à des situations de violences.
Les femmes et les violences : constats généraux
La présidente de la FAS Auvergne Rhône-Alpes, Marisa Lai-Puiatti a introduit la journée. Elle a rappelé les principaux constats réalisés par l’INED (Institut National d’Etudes Démographiques) dans l’enquête « Virage » sur les violences en 2020 :
- 52 000 femmes déclarent avoir subi des agressions sexuelles et 250 000 femmes des violences conjugales.
- 1 tiers des femmes interrogées déclarent avoir subi du harcèlement sur leur lieu de travail.
- 80% des personnes en situation de handicap déclarent avoir subi des violences discriminatoires.
- 80% des personnes transgenres déclarent avoir subi des actes transphobes.
Le cas particulier des femmes sans-abri
En première partie de matinée, Marine Maurin, enseignante-chercheuse en sociologie, a présenté les principaux résultats de sa thèse finalisée en 2017. Celle-ci s’intitule « Violences vécues, situations de vulnérabilité : de l’expérience de femmes sans abri au cadrage de l’intervention ».
Elle a d’abord évoqué les techniques de protection des femmes sans-abri, observées aussi bien en France qu’au Québec pendant la « nuit urbaine ». Ces techniques révèlent, en creux, les violences auxquelles ces dernières peuvent être exposées. Pour toutes les femmes interrogées lors de son enquête ethnographique, la ville la nuit représente un danger. Elles mettent alors en place plusieurs stratégies de protection : ne pas dormir, utiliser les transports en commun toute la nuit, passer la nuit dans la rue accompagnée (d’un compagnon, de familles également sans-abri…) etc.
La présentation s’est ensuite concentrée sur la description du mode d’intervention spécifique envers les femmes sans-abri au Québec. Historiquement, ce sont des associations communautaires qui ont pris en charge les femmes sans-abri. Pour ces dernières, l’accueil en non-mixité était la solution la plus adaptée. C’est pourquoi elles ont construit un plaidoyer important pour faire reconnaître la vulnérabilité spécifique des « femmes itinérantes ». L’idée principale défendue par ces associations, souvent proches de mouvements féministes, est que les femmes constituent un public particulier dont les violences constituent un trait dominant de la vulnérabilité. C’est ce qui explique que l’accueil soit toujours non mixte et pensé comme un espace de répit en dehors des violences de genre.
L’intervention sociale et les violences liées au genre
La Compagnie « Tenfor » a ensuite animé un théâtre-forum (des scènes de théâtre participatives) autour de différentes questions :
Comment adapter les lieux d’hébergement aux besoins de femmes se sentant en insécurité ?
Comment recueillir la parole d’une personne que l’on soupçonne être victime de violences ?
Cette expérience a permis de s’interroger collectivement sur la façon dont les professionnels prennent en charge les violences.
L’après-midi a été dédié à des ateliers en petits groupes sur plusieurs thématiques :
- la mixité en hébergement
- l’accompagnement social et la prostitution
- l’accompagnement à la santé sexuelle et la vie affective…
Les associations animant les ateliers et la FAS ont pu partager des outils. C’est le cas du guide pour une meilleure prise en compte des violences de genre dans les structures d’hébergement mixtes.
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Sites de la Fédération des Acteurs de la Solidarité :
